Awa, auxiliaire d’envie chez Alenvi depuis deux ans, témoigne sur le quotidien d’auxiliaire de vie auprès des personnes âgées au moment des repas. De la préparation des menus à la préparation des repas, et de la conservation des aliments à l’hygiène buccale, découvrez les enjeux de la nutrition de nos aînés.
“En tant qu’auxiliaire de vie auprès des personnes âgées, la nutrition est un sujet important au quotidien qu’on ne doit absolument pas négliger. Les personnes âgées ont souvent une perte d’appétit ou elles n’ont parfois pas envie de s’alimenter ou de s’hydrater. Mon rôle est donc de veiller à leur alimentation pour qu’elle soit saine et équilibrée. Je dois aussi rester vigilante sur tout ce qui peut se passer avant ou après les repas : de la bonne conservation des légumes, à la bonne hygiène de la bouche. L’accompagnement au repas ne se limite pas au fait de manger. En règle générale, je m’occupe souvent de faire les courses parfois accompagnée des bénéficiaires, selon leur état de dépendance ou de fatigue. Je pense à une dame en particulier avec qui on va faire les courses tous les jeudis. Il faut prévoir les menus en amont pour savoir ce que l’on va acheter afin de composer des repas équilibrés tout au long de la semaine.
Au retour des courses, je fais attention à respecter la conservation de certains aliments comme, par exemple, les légumes. Je les mets au frais en les rangeant dans des bacs à légumes spécifiques. J’essaie de les mettre par ordre car certains pourrissent plus vite que d’autres. Avant de les mettre au frais, je les lave et les laisse sécher sur un essuie-tout ce qui permet de bien les conserver. Autant de gestes indispensables mais qui peuvent être négligés faute de temps ou si c’est la personne fragilisée qui doit s’en charger seule.”
“La préparation des repas peut être pour les personnes âgées un moment difficile. Souvent ils n’ont pas envie de se mettre derrière les fourneaux et de se préparer leur repas. Pour essayer de les motiver, je discute avec elles ou nous allons ensemble dans la cuisine pour que la préparation des repas soit un moment plus convivial. Généralement, ça les met en appétit et ça les incite à manger. Les bénéficiaires dont je m’occupe actuellement aiment bien manger donc je n’ai pas trop de problèmes de ce côté là. Je fais en sorte que les repas tout au long de la semaine soient équilibrés et respectent les apports nutritionnels et les portions nécessaires. L’alimentation dépend des personnes que j’accompagne mais un bon repas est en général composé d’un plat et d’un dessert en suivant les bonnes doses : par exemple, de la viande blanche ou rouge accompagnée de légumes puis du fromage ou un dessert. Si de la viande rouge est servie le mardi, on prépare de la viande blanche pour le mercredi et du poisson pour le jeudi. C’est très important de varier à la fois pour que les personnes âgées ne mangent pas tout le temps la même chose mais aussi pour respecter les apports nutritionnels nécessaires tout au long d’une semaine. Entre auxiliaires, nous avons un carnet de liaison qui nous permet de nous transmettre tous les menus préparés ainsi que des informations en plus pour savoir si chaque plat a été mangé ou non, fini ou non. Ainsi, nous savons de quoi a besoin un usager d’un repas sur l’autre. En hiver, le soir je prépare facilement une soupe accompagnée de fromage. C’est simple et complet. J’ai appris ces connaissances à la fois par moi-même dans mon quotidien d’auxiliaire mais aussi en discutant et en échangeant avec mes collègues, les aidants et les bénéficiaires. Chez Alenvi, des formations sur la nutrition ont été dispensées et nous échangeons facilement des idées de menus entre auxiliaires.”
“Une des difficultés majeures rencontrées, c’est que la personne oublie de s’alimenter. Il y a quelques jours, j’avais préparé le repas d’une dame que j’accompagne. J’avais laissé l’assiette sur le micro-onde. Quand je suis revenue le soir, l’assiette était encore là car la dame avait oublié de s’alimenter. Depuis, je mets un post-it à un endroit particulier pour veiller à ce que mes bénéficiaires n’oublient pas de manger. Je rappelle aussi, de manière régulière, aux bénéficiaires de s’hydrater. Avec l’âge, souvent les personnes âgées ne ressentent plus la soif. C’est mon rôle de les inciter à s’hydrater régulièrement tout au long de la journée. Pour cela, je leur propose de l’eau avec du sirop, gazeuse ou plate, tout dépend de la personne que j’accompagne. Les personnes âgées doivent boire 1 litre et demi par jour.
Enfin, après les repas, il faut veiller à la bonne hygiène buccale. Je les incite à se brosser les dents au moins trois fois par jour. Souvent, je les aide en accompagnant leurs gestes. Cette étape ne doit pas être minimisée car les conséquences d’une mauvaise hygiène buccale peuvent être importantes sur la santé, mais aussi sur l’alimentation avec l’apparition de douleurs. L’accompagnement du repas est donc complet. Le problème est qu’il nécessite du temps et que tous les usagers n’ont pas forcément les moyens ou en tout cas des plans d’aide adaptés. Si la personne est très dépendante et que l’auxiliaire de vie n’intervient que trente minutes, n’est-ce pas de fait mission impossible ?”