Le 4 août dernier, le président de la République en déplacement à Toulon a témoigné de son soutien aux auxiliaires de vie, en première ligne pendant la crise du coronavirus. Emmanuel Macron a insisté sur leur rôle clé dans notre société, et souhaite revaloriser les métiers de l'aide à domicile. Pour y parvenir, il a d'abord parlé d'une prime Covid attribuée aux auxiliaires ainsi qu'un projet de loi sur le grand âge et l'autonomie qui devrait être parachevé d'ici à la fin de l'année. De nouvelles déclarations en accord avec l'évolution que nous souhaitons chez Alenvi pour notre secteur.
Comme le prouve l'enquête de l'impact du COVID-19 sur le métier d'auxiliaire de vie, ce métier souffre d'un manque de reconnaissance : 71 % des auxiliaires de vie ont le sentiment que la société ne prend pas conscience de leur métier.
Chez Alenvi, nous œuvrons au quotidien pour redonner ses lettres de noblesses au métier d'auxiliaire de vie ! Ces femmes et ces hommes aident quotidiennement les personnes âgées à se sentir bien et à conserver leur autonomie. Il est temps de reconnaître leur rôle !
C'est pourquoi, le collectif "Nous, Auxiliaires" a rédigé une note décrivant comment créer un secteur du "prendre soin" convergent avec celui du soin. Pour y parvenir, nous croyons qu'il faut commencer par définir le métier d'auxiliaire de vie, tant aux yeux de l'État que du grand public.
Éric Gagnon, chercheur au Centre de recherche sur les soins et les services de première ligne de l'Université Laval défini le prendre soin de l'anglais "care" :
Le care est une combinaison de sentiments d’affection et de responsabilité, accompagnés d’actions qui subviennent aux besoins ou au bien-être d’un individu.
Éric Gagnon
Cette définition démontre parfaitement l'intérêt du secteur du prendre soin : il répond "aux besoins ou au bien-être d'un individu".
Le secteur du "prendre soin" est alors essentiel puisqu'il est complémentaire au soin. Il permet de créer du lien avant, pendant et après le soin.
Pour accompagner au mieux une personne fragile ou vulnérable, pour lui permettre d’aller mieux et retrouver de l’autonomie, il est crucial de mettre sur un pied d’égalité le secteur du soin et celui du prendre soin. Pour cela, le collectif propose d'inscrire les auxiliaires de vie dans les répertoires nationaux des professions de santé.
Cette proposition est partagée par un rapport déposé à l'Assemblée nationale sur les métiers du lien. En effet, la proposition 31 du rapport Bonnel Ruffin est "d'inscrire les aides à domicile dans les répertoires nationaux des professions de santé ou, a minima, leur donner le même niveau de priorité pour l’accès au matériel de protection et leur offrir la possibilité de disposer d’une carte professionnelle et d’utiliser un macaron professionnel pour leur véhicule (réglementaire)."
D'autres propositions formulées par le collectif "Nous, auxiliaires" sont aussi partagées dans ce rapport. Les deux s'accordent à dire que la rémunération des auxiliaires de vie doit être réévaluée à la hausse. Par ailleurs, ils préconisent aussi de rendre obligatoire la qualité de société à mission ou le statut ESUS pour toutes les sociétés commerciales du secteur afin d'aligner l'ensemble des acteurs vers leur utilité sociale.
Si ce rapport a été transmis à l'Assemblée nationale, les pouvoirs publics sont-ils sensibilisés à la question du grand âge ? Y a-t-il un changement commençant à s'opérer ?
La crise du coronavirus a été un miroir grossissant des conditions de travail des auxiliaires de vie. Elle a permis de mettre en lumière le rôle clé qu'ils jouent dans notre société. Les pouvoirs publics semblent avoir ouvert les yeux sur l’urgence de reconnaître le métier d'auxiliaire de vie. Le président de la République a annoncé cet été que les aides à domicile sont les « oubliés de la prime Covid ». Il a alors promis de débloquer 160 millions d'euros d’ici la fin de l’année pour payer les primes Covid aux aides à domicile. Au-delà de la prime Covid, Emmanuel Macron a annoncé que le gouvernement travaille sur un projet de loi concernant le grand âge et la dépendance afin de le « parachever d’ici à la fin de l’année ». La nouvelle ministre déléguée à l’autonomie, Madame Brigitte Bourguignon tiendra les rênes de ce projet.
La première pierre de cette réforme a déjà été posée puisque l’Assemblée nationale a voté la création d’une 5e branche de la Sécurité Sociale dédiée à l’autonomie dans la nuit du 15 juillet au 16 juillet 2020.
Ce projet de loi est capital pour notre société et celle de demain. Selon une étude de l'INSEE paru le 25 juillet 2019, on comptera en France, 4 millions de personnes âgées en perte d'autonomie en 2050 (alors qu'on en comptait 2,5 millions en 2015). C'est pourquoi il est temps de faire évoluer le secteur de l'aide à domicile, pour reconnaître le métier d'auxiliaire de vie et le rendre plus attractif.
Aujourd'hui, le secteur de l'aide à domicile attend de passer des paroles aux actes ! Ce chantier, qui devrait voir le jour à la fin de l'année, est capital. Les problématiques liées au grand âge et à la dépendance doivent devenir de réels sujets de société, pour changer le secteur, changer notre regard sur le grand âge et changer notre société !