L’impact social est défini par le Conseil Supérieur de l’Économie Sociale et Solidaire (CSESS) comme « l’ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d’une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directes ou indirectes de son territoire et internes (salariés, bénévoles, volontaires), que sur la société en général ».
Mesurer l’impact social dans le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire se fait de plus en plus, les cabinets de conseil en mesure d’impact social se multiplient, tout comme les formations spécialisées sur ce sujet. Mais pourquoi est-il nécessaire de mesurer les impacts sociaux des actions menées par une entreprise sociale ? Comment mesurer l’impact social permet-il d’aligner la mission de l'entreprise avec les actions menées ?
Une entreprise sociale ne doit pas se contenter d’être rentable économiquement, elle a un devoir éthique de cohérence entre ladite mission sociale et les actions menées, ce qui implique des engagements forts. Le statut ESUS suppose en effet d’inscrire la recherche d’utilité sociale dans les statuts de l’entreprise. Chez Alenvi, notre mission est l’humanisation de l’accompagnement des personnes âgées à travers la valorisation du métier d’auxiliaire de vie. Mais elle doit aussi vérifier et prouver l’existence de sa « rentabilité sociale », qui peut aussi servir les objectifs économiques de l’entreprise. Les investisseurs peuvent l’exiger. Chez Alenvi, nous fournissons un reporting d’impact à nos investisseurs, tel que Phitrust, qui ont permis une levée de fond de 1,1 million d’euros en septembre dernier.
La preuve d’impact social sert aussi à valoriser l’entreprise et ses actions auprès des clients, des partenaires et des collaborateurs.
La preuve d’impact social sert aussi à valoriser l’entreprise et ses actions auprès des clients, des partenaires, et des collaborateurs. Cependant, les bénéfices sociaux sont plus compliqués à prouver que les bénéfices économiques qui sont chiffrables et comparables. En effet, il est difficile de monétiser du qualitatif, c’est pourquoi il existe des méthodes de mesure d’impact social, comme la méthode SROI (social return on investment). C’est la méthode qu’a utilisé Alenvi pour sa première mesure d’impact publiée en 2018. Elle nous a permis de prouver l’impact social de la structure sur les différentes parties prenantes : bénéficiaires, aidants familiaux, auxiliaires de vie et la puissance publique, en monétisant les impacts. L’étude a ainsi démontré qu’Alenvi peut créer 263 millions d’euros de valeur sociale d’ici 2025.
Vérifier et prouver l’impact social est nécessaire et utile mais l’optique finale de cette mesure est de permettre à l’entreprise sociale de s’améliorer en continu. La mesure d’impact social peut en effet servir d’outil de pilotage interne.
Chez Alenvi, nous avons fait de cet outil un indicateur de l’impact du cadre de travail dans une structure d’aide à domicile sur les auxiliaires de vie, leur qualité de vie au travail et leur engagement professionnel. Nous partons du principe qu’en améliorant leur vécu, les auxiliaires de vie ne pourront que mieux faire leur travail. Nous nous concentrons donc sur le coeur de métier de l’accompagnement des personnes âgées pour l’humaniser. Cet outil, nous l’avons appelé l’Indice d’Alignement Humain. Nous sommes convaincus de la nécessité d’aligner le cadre de travail avec la dimension humaine intrinsèque au métier d’auxiliaire de vie. Pour cela, nous avons construit un questionnaire de 36 questions qui mesure le vécu des auxiliaires de vie en nous basant sur différentes dimensions comme la pénibilité au travail, le rythme de travail, le sentiment de confiance et de soutien, les relations sociales, la reconnaissance, le sentiment d’accomplissement…
« L’évaluation ne doit pas être perçue seulement comme une sanction de ce qui serait bien fait ou mal fait, mais plutôt comme une manière de progresser. » Kevin André
Pour démultiplier l’impact de cet outil, le besoin de preuve et d’amélioration en continu doit être pensé collectivement. Nous pensons qu’il faut l’inscrire dans une démarche collaborative de valorisation des volontés d’amélioration sociale et non de comparaison stérile entre structures. Comme le met en avant Kevin André, expert associé à la chaire entrepreneuriat social de l’ESSEC : « L’évaluation ne doit pas être perçue seulement comme une sanction de ce qui serait bien fait ou mal fait, mais plutôt comme une manière de progresser ». Dans le cas d’Alenvi, l’objectif est de valoriser les initiatives d’humanisation du métier d’auxiliaire de vie dans tout le secteur de l’aide à domicile.
Retrouvez l'intégralité des explications sur notre modèle au service de notre mission dans la quatrième édition de notre magazine que vous pouvez consulter et télécharger ci-dessous.
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Article rédigé par Laëtitia Doudet, Chargée de développement et stratégie chez Alenvi