Nous avons rencontré Marie, qui a fait appel a des auxiliaires de vie, pour accompagner sa tante Elisabeth dans son quotidien. Elisabeth avait des problèmes pour se tenir debout, elle ne pouvait plus faire ses courses… Marie vivait loin de sa tante, et n’avait d’autre choix que de faire confiance aux personnes qui s’occupaient de sa tante. Dans cet entretien, elle nous raconte son histoire, dans l'accompagnement de sa tante.
Au début de sa maladie, Elisabeth était accompagnée par plusieurs auxiliaires de vie. Plus qu’une aide, ma tante avait besoin d’échanger et de partager, mais difficile de créer du lien quand beaucoup d’auxiliaires interviennent chez soi. Jusqu’au jour où Elisabeth rencontra Amanda qui avait été recommandée à ma tante par l’une de ses cousines.
Ce fut un coup de foudre amical !
Marie Detroye, Aidante
Les deux femmes se sont très bien étendues dès le début et ont tissé une relation forte. Amanda est alors devenue un véritable chef d’orchestre dans la vie de ma tante ! Elle travaillait à temps plein chez elle, et gérait toutes les tâches du quotidien qu'Elisabeth ne pouvait plus faire toute seule, elle était une épaule sur laquelle elle pouvait s'appuyer. Mais comment faire, quand Amanda ne pouvait pas venir ? Elisabeth ne pouvait plus du tout rester seule. Elle avait besoin de quelqu’un tous les jours, incluant dimanches et jours fériés. C'était trop de travail pour une même personne. On trouvait alors de l’aide dans l’entourage pour remplacer Amanda, mais cette organisation était complexe à gérer. On avait besoin d’accorder une totale confiance aux professionnels intervenants, car on n’avait pas d’autre choix que de faire confiance ! On a d'abord cherché une solution pour maintenir Elisabeth chez elle dans de bonnes conditions. C’est ainsi, qu'on a découvert Alenvi. Séduite par le projet, j'ai pris contact avec Alenvi en mai 2018. Tout de suite, ça a été génial ! Alenvi a bien compris la problématique et a su nous accompagner.
Quand Elisabeth a connu des auxiliaires d’envie, elle a rapidement créé de nouvelles amitiés, notamment avec Jeanne. Même si l'organisation entre les intervenants était parfois compliquée, ma tante passait des bons moments et c'était l'essentiel pour moi. Que pouvions-nous faire à distance ? Elle était bien, elle aimait passer du temps avec les auxiliaires de vie et c'était le principal. Ne pouvant pas être toujours auprès de notre tante, on a dû apprendre à prendre du recul et à faire confiance aux intervenants.
Les auxiliaires d’envie ont accompagné Elisabeth durant un an et demi. Ils se sont toujours démenés. A chaque fois, ils trouvaient des solutions sans même que je ne comprenne comment ils faisaient. En travaillant en équipe, les auxiliaires arrivaient à résoudre les problèmes, ce qui rassurait ma tante et la poussait à faire davantage confiance. En créant de la solidarité dans les équipes, les auxiliaires peuvent communiquer librement afin de trouver ensemble des solutions.
On se réunissait en famille, pour prendre les décisions importantes concernant Elisabeth. Face à sa vulnérabilité, on a décidé de la protéger. On a d'abord demandé une habilitation familiale qui est beaucoup moins contraignant que la tutelle. Mais cette mesure ne peut être demandée que par la famille proche de la personne vulnérable (descendant, ascendant, frère ou sœur, époux ou épouse, concubin, partenaire de Pacs). Le juge a alors pris la décision de la mettre sous tutelle. Il nous a alors demandé si nous voulions devenir tuteur ou s'il devait nommer un tuteur professionnel. Nous avons décidé d'assumer ce rôle...
Puis, Elisabeth est tombée malade. On envisageait de la maintenir chez elle grâce à l’intervention d’un infirmier de la SSIAD (services de soins infirmiers à domicile) mais elle fut opérée, puis hospitalisée pendant 10 jours. Ce n'était plus possible qu'Elisabeth revienne chez elle après cette opération… J'ai alors dû jouer un rôle important pour accompagner ma tante en lui cherchant un EPHAD qui lui correspondait. En discutant avec ma tante sur ses besoins et ses envies, on a trouvé ensemble un lieu qui lui convenait. Même si, au début, ce fut compliqué pour qu'Elisabeth accepte cette situation, elle est rapidement devenue consciente que c’était une bonne solution. Ma tante a intégré un petit établissement de seulement dix-sept résidents, où ses amis peuvent venir la voir. Amanda, son ancienne auxiliaire de vie, continue de lui rendre visite...
En 2016, est né Alenvi avec pour mission d'humaniser l’accompagnement des personnes âgées. Conscient des enjeux du secteur de l’aide à domicile, Alenvi a imaginé une structure différente qui fait confiance aux auxiliaires et leur donne plus d'autonomie pour un meilleur accompagnement des personnes âgées.
Contrôler en permanence les auxiliaires de vie n’est bénéfique pour personne puisque le risque zéro n'existe pas, et ceci pourrait créer un mal-être au travail. Ce métier est difficile et nous souhaitons le valoriser pour qu’il soit encore exercé par passion et moins par contrainte. En faisant confiance aux auxiliaires de vie, et grâce à la solidarité du travail en équipe, nous croyons que nous pouvons leur donner envie de travailler avec les personnes âgées et aussi les responsabiliser.
Dans cet environnement sain et bienveillant, nous communiquons davantage avec les auxiliaires et nous pouvons plus facilement identifier les potentiels problèmes dans l’accompagnement. En effet, une relation de confiance s'étant déjà créée
Finalement, nous n’avons pas d’autres choix que de faire confiance aux auxiliaires de vie. Puis, on ne peut pas demander aux familles de nous faire confiance, si nous-même ne faisons pas confiance aux auxiliaires.